Ibrahim Maalouf au banc d’écoute par Camille Dampierre

Jeudi 12 septembre, il est 10h et j’enfourche un vélib électrique un peu moribond pour mettre le cap sur Saint Michel. Clara m’a missionnée pour me rendre à la séance d’écoute du dernier album d’Ibrahim Maalouf. Je ne sais pas bien où je m’apprête à mettre les pieds. Au fond je suis photographe, pas journaliste moi ! Histoire d’être certaine d’avoir une contenance, j’ai pris mon appareil photo, sait on jamais, et je file donc vers l’inconnu sur mon, très infidèle, destrier.

Crédit : Camille Dampierre

Arrivée dans la cour d’un l’immeuble où se trouve le studio, un petit groupe sort, des vinyles dédicacés sous le bras et l’air enjoués. Je me déride un peu. Rassurée. L’ambiance a l’air plutôt détendue ! À mon tour je suis invitée à prendre place dans une des salles du studio où des chaises sont installées. Qui sont les gens autour de moi ? C’est intriguant ! Certains ont l’air de se connaître et discutent déjà citant des noms d’artistes qui sonnent chinois à mes oreilles d’amatrice… mais je n’ai pas le temps de faire la lumière sur ce mystère, que « Ibé », comme on l’appelle, vient nous interrompre.

Ô Joie ! Nous aussi nous avons droit à notre vinyle. Ça m’arrive parfois d’avoir une poussée de vénalité mais cela ne dure jamais bien longtemps rassurez vous… enfin j’espère ! Le fait est que ce ne sera pas ce petit cadeau de bienvenue qui me dictera la teneur des prochaines lignes mais bien les notes qui raisonnèrent dans le studio une fois la porte refermée sur un «Bonne écoute, à tout à l’heure ! » Je ne pensais pas avoir la patience de rester assise à écouter presque trois quarts d’heure d’un artiste que je connais si peu, surtout en sachant la longueur de la to-do-list qui m’attendait au bureau…

Et pourtant, j’ai été transportée dés la première seconde ! C’était presque comme ressentir l’énergie d’un concert dans une petite salle moite et blindée, mais sans la sueur et les odeurs. Que demander de plus ? J’observais les autres se laisser eux aussi happer par ses sonorités latines et jazzy. Track après track, l’admiration de chacun montait d’un cran. Entre deux pistes certain laissait échapper des commentaires « C’est splendide ! » « Ah ouais mais le niveau quoi, c’est dingue ! » Moi, j’avoue que le niveau, au final, m’importait peu. C’était simplement beau. Entraînant. Et tant empli d’émotions que je n’ai pu retenir quelques frissons.

Alors qu’arrivait le temps de la dernière piste, des dernière notes, je ressentais comme l’effet d’un réveil après une sieste au soleil. Cette sensation d’être un peu groggy, mais aussi totalement apaisée. Et là je me surpris à avoir déjà envie de tout réécouter. Maintenant. Sans attendre ! Ibrahim avait beau être là devant nous, à répondre aux questions des autres, moi, au fond c’était son album que je voulais entendre. Drôle de paradoxe !

Quelques questions, quelques photos. Un autre vélo, en meilleur état, coup de chance, et me voilà enfin revenue au bureau avec le vinyle sous le bras. Problème, je n’ai pas de platine. Je lance Spotify. Puis « S3ns ». Une track. Deux track. Je repars doucement dans ma sieste intérieure quand soudain les notes de la première piste reprennent. Ok… L’album ne sort que le 27 septembre ! Depuis j’observe le vinyle d’un œil avide en attendant de pouvoir en reprendre une dose, et je me dis que j’aurais pas dû être vénale… Il y aurait presque un petit côté La Fontaine version Millenials à cette histoire vous ne trouvez pas ? Et sinon quelqu’un a une platine à me prêter ?

Article et photos, Camille Dampierre

En attendant la sortie officielle de l’album, voici de quoi se régaler…

A propos de Clara S. 96 Articles
Créatrice du site Eklektike.com. Explorer, tester, goûter, découvrir, repousser ses limites, courir, sauter, voyager,... Alsacienne d'origine et de coeur, parisienne d'adoption et de coeur,...