Luke Anger

Ancien membre du groupe Birdy Hunt, musicien de Joseph Chedid et de Crayon, Luke Anger sort sa première production en tant qu’artiste solo au printemps 2020. Interview.

Nota Bene : Adepte des interviews en face à face, j’ai été contrainte de réaliser cette interview par téléphone pour cause de grève RATP !

Bonjour Luke,

Peux-tu te présenter et nous décrire ton parcours musical ?

J’ai 33 ans, je suis né au Mexique et j’ai grandi en région parisienne. Je suis arrivé en France à 4 ans et ai démarré le piano vers l’âge de 6-7 ans. J’ai ensuite appris à jouer de la guitare, instrument sur lequel je suis le plus à l’aise maintenant. Je suis arrivé à Paris pour le lycée puis j’ai démarré math sup mais je me suis vite rendu compte que ce n’était pas fait pour moi. Je suis parti vivre à Brighton et Londres pendant quelques mois. A Brighton, j’ai organisé une tournée d’une dizaine de dates avec mon groupe de l’époque.

Quelles sont tes influences ?

J’écoute beaucoup de choses, en ce moment particulièrement Mount Kimbie, leur album de 2017 et de la musique anglaise comme Jungle. J’aime aussi Badbadnotgood, un groupe canadien, plutôt jazz crée par un batteur. Sinon des artistes californiens comme Shane Tyler. Dans les groupes français récents, j’aime bien Jaune, Flavien Berger. J’aime bien John Maus aussi !

Comment définis-tu l’univers musical de ton album ?

Chanson ! C’est plutôt doux, avec des couleurs jazz dans les accords mais il y a aussi des racines new wave et post punk, et on peut y trouver des rythmes hip hop. Les chansons se succèdent indépendamment mais certaines peuvent former une entité comme  » Snowland  » et  » L’aube « . Je parle au nom de la drogue dans « Snowland » et « L’aube » en est une suite instrumentale.

« Snowland » est intriguante, que raconte t’elle ?

Je m’adresse en tant que la drogue. Quand je dis « je », je suis la cocaïne. Il faudra l’écouter pour comprendre. Cela n’a rien de positif envers la drogue, ça explique le rapport à l’addiction qu’il peut y avoir, tout en restant abstrait. Ce n’est ni moralisateur, ni bien, ni mal. Il n’y a pas de parti pris sur le sujet. 

Peux- tu nous en dire plus sur ton album, comment t’es-tu lancé, comment l’as tu produit ?

J’ai produit l’album seul. J’ai joué tous les instruments et enregistré chez moi en home studio. C’est de la production moderne, à la maison, sur ordi. Je ne suis pas allé dans un grand studio avec un grand budget. Sur scène je serai au chant et à la guitare, accompagné par des musiciens pour les autres instruments.    

Pourquoi t’être lancé seul ?

On a pas forcément le choix, juste celui d’avancer et d’entreprendre. J’ai pris les choses en main. J’aime bien le rapport progressif qui fait que la production prenne du temps. Les choses se construisent à mon rythme et je suis indépendant. L’album a été réalisé dans un timing serré, de 3-4 mois. Il représente un instant, une époque. C’est la photo de cet instant là. Je n’aurai pas pu le couper ou faire autrement. 

Tu as sorti des clips, qui les a réalisés ?

J’ai eu différents partenaires et j’ai réalisé celui d’Effet mer avec mon téléphone. Franck Gelabert a réalisé mon premier clip. Celui de Réel Virtuel a été réalisé à New York par Alexander Nortin.

A propos de Effet mer, pourquoi ce jeux de mots sur le titre ?

Les vagues de la mer sont comparables à des chamboulements. Il y a un rapport compliqué à la temporalité. Un peu comme quand on regarde des étoiles, on est face à une immensité. La mer met en évidence la relativité des choses. Le texte est plus dans le débat du conflit avec le temps qui fini par rendre toute chose éphémère.

La profondeur des textes est-elle essentielle ou es- tu plutôt à la recherche du beau, de l’esthétique ?

Le choix de la langue est un choix esthétique. L’effet quand on chante en Allemand est différent qu’en Anglais par exemple. En Français, le texte est important. La beauté, c’est un mélange du message et des mots choisis.

Quelles sont tes actualités ? As-tu des scènes de prévues ?

Je cherche des partenaires pour le tour et pour défendre cet album sur scène. J’aimerais planifier des dates au printemps, passer dans des festivals cet été et faire des concerts. Je me concentre sur la promo qu’il va y avoir les 3-4 prochains mois et je prépare en parallèle un deuxième album. L’idéal serait que tout s’enchaine ! Il y aura une release party à Paris pour l’album.  

Tu as tes musiciens pour ta promo ?

J’ai déjà des musiciens qui m’entourent mais en fonction des configurations ou des lieux, on me demande souvent de jouer seul ou à deux. La formule de groupe est rarement acceptée. Du coup l’enjeu est d’avoir une ou plusieurs formules qui permettent de s’adapter à différentes situations.

Nous t’avons connu car tu joues avec Joseph Chedid, peux-tu nous en dire plus ?

Je l’accompagne à la guitare et au clavier. Je l’ai rencontré en 2015/2016 grâce à un ami qui travaillait avec lui. A ce moment là, je gérais ma marque de vêtements et je faisais moins de musique. C’était un hasard, on s’est bien entendus et il m’a proposé de faire de la musique avec lui.

Clara

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A propos de Clara S. 96 Articles
Créatrice du site Eklektike.com. Explorer, tester, goûter, découvrir, repousser ses limites, courir, sauter, voyager,... Alsacienne d'origine et de coeur, parisienne d'adoption et de coeur,...