Si Paris regorge de talents, sa banlieue n’est pas en reste. Ivry sur Seine est une mine d’or pour la scène artistique francilienne. La concurrence est rude mais les réseaux sociaux ont permis à une nouvelle génération d’artistes de se faire connaitre du grand public. C’est via Instagram que nous avons pu découvrir le magnifique travail d’Ivry.Zoo, un photographe Ivryen. Nous l’avons rencontré. Portrait.
Ivryen d’origine et de coeur
Emmanuel Garcia sur sa carte de visite, alias Ivry. Zoo focalise son objectif sur l’architecture de la ville mais aussi Paris, Londres, Barcelone,… Munis de son Sony auquel il ajoute les objectifs légués par son grand père, il mitraille les bâtiments pour en figer un angle parfois humanoïde et parfois quasi stellaire.
Son nom, Ivry.Zoo
Le fruit de la recherche d’un pseudonyme qui resterait dans la tête d’un Instagrameur, qui évoquerait son travail sur la « jungle urbaine » et sa fierté d’être Ivryen. Car oui, à Ivry, on est fier d’y vivre. La ville n’est pas clivée entre riches et pauvres. Ici, on se mélange, on vit en cohésion et il en résulte des pépites. Et cette cohésion, nous dira t’il, on le doit au travail d’architectes comme Jean Renaudie, qui se sont efforcés de créer une zone urbaine permettant le bien vivre ensemble. Inspirant.
Ivry, c’est la porte d’entrée de Paris, un tampon. Pour Ivry.Zoo, c’est l’accès au 13ème, une mine d’or photographique.
Ses sujets de prédilections, les bâtiments.
Et de rencontres en rencontres, sur des tournages de clip, il se met à photographier des visages, des hommes, des femmes… puis s’éprend pour ce rôle de spectateur de l’ombre, guettant, les instants pour les immortaliser à l’arrachée, vifs et puissants. Il aime profiter du travail des autres, c’est le cas notamment sur la série de photos prises chez un barbier où pour en capter le meilleur, il en apprend les gestes, pour mieux les anticiper et les capturer.
Un grand père architecte et photographe amateur
Voila maintenant 6 ans qu’Ivry.Zoo, se balade la tête en l’air, à la recherche d’une prise de vue, d’un angle. Et le goût pour cet outil « magique » qu’est l’appareil photo, il le développe grâce à un grand père architecte et photographe amateur. Puis, après avoir passé quelques années sur les bancs de l’école de photographie dans le 12ème, il décide de s’en affranchir pour développer sa voie artistique, qu’il ne trouvera pas dans cet établissement, reposant trop sur la technique à son goût. En fin de compte, il s’aperçoit que ce qui l’anime, c’est la spontanéité, l’instinct et que ce qu’il recherche, c’est montrer le beau la ou ne l’attend pas. Ses inspirations, des directeurs artistiques, des photographes spécialisés dans le rap comme Margaux Birch, Fifou, Koria mais aussi Brutal Architecture, pour les bâtiments.
Ce qui le distingue
Un oeil aiguisé, à la recherche de lignes directrices, peu importe son sujet, une photo fooding, un portrait,…. mais aussi une volonté de faire disparaître toute notion de temps et d’espace à son spectateur. Il recherche l’intemporalité, pour qu’on se perde dans ses clichés, lui le premier.
Mais devenir photographe, ce n’est pas si simple. Coût du matériel, job alimentaire, il est le parangon de cette jeunesse qui ne perd pas ses rêves de vues. Pugnace, il jongle, entre métro, boulot, photo. Il peut aussi compter sur le tissu local, amis, amis d’amis, à Ivry, on se serre les coudes, entre photographe, rappeur, réalisateur, restaurateur… L’envie de réussir, de percer, les anime et le moins que l’on puisse leur souhaiter, c’est d’y parvenir.