Je déteste ces grandes salles d’expositions qui n’appartiennent qu’à un petit nombre. L’art capitaliste à son paroxisme. Mais bon, parfois il est nécessaire d’en passer par ces putes à fric pour s’en mettre plein les pupilles.
Et en l’occurence, ça valait vraiment le coup de lâcher son billet.
Pour les fans d’art et de Jean Michel particulièrement, l’expo est vraiment incroyable. Ce sont plus de 120 oeuvres exposées dans l’ordre chronologique. Et parmi elles, ses plus grandes toiles. Je ne suis pas critique d’art mais à mon humble avis, les tableaux sont beaux, transcendants, vifs, énergiques, et on sent la rage de cet artiste aussi vivifiant que ténébreux.
La mort dans l’âme, il peint des tableaux revendicatifs, empreints de ses propres expériences, reflet de la société dans laquelle il évolue. Aujourd’hui encore son oeuvre résonne toujours autant. On ressent toute sa fougue et son énergie notamment sur le mur de portraits ou l’on voit bien les éclats de jets de peinture, certainement frénétiques. Il dépeint l’injustice et ça résonne en nous comme le bang d’un tambour. Lui, c’était pour la cause des noirs et dénoncer le racisme, mais pour nous l’écho sera protéiforme, circonstancié à sa condition d’homme, de femme ou autre.
Ironie du sort, ou réalisation d’un fantasme ? L’homme qui déplorait de son vivant que le milieu artistique soit principalement riche et blanc est aujourd’hui exposé entre Boulogne, Neuilly et le 16eme. Au coeur de ce que Paris a de plus bourgeois. Et le ticket d’entrée pour découvrir son oeuvre se négocie au prix de dix litres d’essence.
Clara S.
Infos pratiques :
Fin de l’expo le 15 janvier 2019