On l’a découvert lors de l’exposition Born And Die, il nous avait intrigué avec ses « stupides cultures ». Artiste multimédia fraichement débarqué à Paris, aujourd’hui, il nous explique qui il est, sa démarche et sa vision de l’art.
Quel artiste es-tu ?
Je suis artiste plasticien, multimédia. Je pratique principalement la retouche numérique mais je crée à partir de différents médiums et sur de multiples supports.
Comment es-tu arrivé à te dire, « je vais devenir plasticien » et où as-tu appris ?
J’étais en maths sup quand je me suis rendu compte que passer 8h par jour derrière un bureau ne pourrait jamais me convenir. J’ai décidé d’étudier ce qui me plait, l’art et la photo. J’ai intégré les beaux arts à Epinal puis étudié à l’école de photos de Arles. Par la suite, j’ai voulu approfondir ma formation et je suis entré à l’école de photos de New-York, j’ai terminé en Décembre dernier.
Pourquoi as-tu décidé de venir à Paris ?
Je pouvais difficilement rester à New-York et Paris semblait être la ville où tout peut se produire. Je suis arrivé en Janvier et depuis je vogue de projet en projet !
Ou as-tu exposé depuis Janvier et comment as-tu réussi en si peu de temps à te faire connaître ?
Je suis actuellement exposé à la galerie Binôme dans le marais et à la galerie Düo, Rue du Marché Popincourt dans une exposition collective. C’est notamment par le biais du collectif Born And Die grâce auquel j’ai pu exposer dans la galerie Arondit.
Tu définis certaines de tes oeuvres comme des « stupides cultures », d’où vient ce terme et qu’est ce qu’il signifie ?
C’est une série de photos sur différents processus de mélange et de mise en contact de différents médiums. J’ai inventé le terme de stupides cultures mais sur le fond je n’ai rien inventé. Le mix n’est pas nouveau. On ne part jamais d’une page blanche. Mon travail se veut à la fois drôle, ludique et acide. Acide car on ne va pas se bidonner devant mes oeuvres.
Quelles sont tes influences ?
J’apprécie le travail de Beni Bischof et Lucas Blalock mais j’essaye au maximum de m’imprégner de choses différentes de mon travail et de découvrir ailleurs ce qu’il se passe afin de créer des choses nouvelles.
Est-ce qu’il y a un message dans tes créations ?
Ce que j’aime ce n’est pas tant de passer un message particulier mais que le public puisse y lire ce qu’il veut. C’est l’oeil du spectateur qui défini ce qu’il voit. Je n’ai pas de message précis mais je crée des formes qui parlent (ou pas).
Pourquoi crées-tu ?
Pierrick Sorin compare l’art à l’envie de vomir. Je crée car j’en ai envie, c’est spontané. C’est l’acte de création qui me plaît et je ne sais pas toujours avant de commencer ce que je vais créer.
L’art contemporain, c’est souvent opaque et difficile à comprendre. Est-ce que tu ne penses pas que cet art est réservé à une élite ? Et que penses tu de la réaction classique « moi aussi j’aurai pu le faire »?
Je ne pense pas qu’il soit nécessaire de posséder des connaissances pour comprendre et apprécier l’art contemporain. Quand un artiste s’embête à poser une pierre en granite au milieu d’une galerie, ça lui coûte en temps et en argent et il n’y gagne souvent pas grand chose, mais s’il a entrepris cette démarche c’est que c’était important pour lui. Il ne se moque de personne. En revanche, tout ne me parle pas non plus mais même l’exposition d’une télévision explosée mérite réflexion.
As-tu déja eu des réactions surprenantes face à ton travail ?
Lors d’une exposition dans une église, une femme voulait littéralement défoncer mon installation. Je ne suis pas tellement subversif, ni un punk, mais ça l’avait dérangé visiblement. Je trouve cela bien dans le fond de susciter des réactions, quelles qu’elles soient. Par contre, choquer gratuitement ne m’intéresse pas. Le sapin de Noël, plug de Paul McCarthy exposé place Vendome, c’était génial. C’était un mix comme j’apprécié beaucoup et ça a suscité énormément de réactions. Il prenait le risque de se faire vandaliser mais, à la fois, c’est bizarre qu’il y ait plus de réaction pour cette installation que pour le 49.3.
Est-ce que vivre de ton art est un objectif ?
Vivre de son art, c’est génial, mais il faut veiller à garder son intégrité. Actuellement, j’ai un job alimentaire qui me permet, dès lors que je commence à créer, de m’y mettre à fond et sans contrainte.
Tu as des projets à venir ?
J’expose dans la galeire Hasy en Bretagne le 30 Juillet. Je suis venu à Paris pour son attractivité mais je trouve ultra dynamisant de bouger et d’aller exposer en Bretagne aussi.
Clara